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démons. Il paraît que la majeure partie de leurs croyances religieuses est tirée des prédications des anciens missionnaires catholiques dans l'Inde, et ils en ont fait un mélange avec leur mythologie.

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La morale des Siamois se réduit à deux points: Faites l'aumône aux Talapoins: ne tuez aucun animal. Plus un homme mange, plus il a de mérite devant Dieu.

La terre, selon les Siamois, est plate; un buffle monstrueux la soutient avec ses cornes, afin qu'elle ne tombe pas dans le vide; mais on a oublié de donner un point d'appui au buffle.

Le flux et le reflux de la mer sont causés par un énorme cancre. L'eau monte quand il sort de sa caverne, et il y rentre quand la marée des

cend.

Les Talapoins sont les prêtres de la religion siamoise: ils forment une espèce d'ordre religieux hiérarchique; ils ont un général, des provinciaux, des prieurs, de simples religieux, des novices et des postulans ou disciples, et enfin des savans et des docteurs. Ils ne vivent que d'aumônes, mais elles sont abondantes; la confession est établie chez eux, et les Talapoins se confessent à leurs supérieurs.

Ces prêtres ont beaucoup de rits imités des chrétiens, tels que l'eau lustrale, le carême, la pâque, la bénédiction nuptiale, des chapelets, des reliques,

et ils habitent une espèce de cure ou maison contiguë à la pagode qu'ils desservent. Ils accompagnent les morts, qu'on brûle sur un bûcher, et on leur donne le linceul en paiement.

Il y aussi des Talapouines: ce sont de vieilles femmes veuves pour la plupart, ou filles, qui se retirent dans un couvent appelé Héran, où elles vivent en communauté. Elles sont vêtues de blanc et il leur est prescrit de réciter un chapelet.

Le dieu Phra-Phu est continuellement occupé à écrire et à consigner, dans un grand livre, toutes les actions des hommes. Il y a aussi des divinités infernales, dont le chef se nomme Phaju-Jom.

On brûle les corps morts à Siam. On place les cadavres nus sur un bûcher, et des hommes, armés de fourches et de grappins, attisent le feu. Rien de plus hideux que de voir ces cadavres se mouvoir en cent manières grotesques, à mesure que le feu fait crisper les muscles; il en est qui sautent même hors du bûcher. On les y repousse avec la fourche, jusqu'à ce qu'ils soient entièrement consumés et réduits en cendres, que l'on enfouit dans la terre.

L'éléphant blanc est comme le Palladium du royaume de Siam. On en entretient un à la cour: il a son palais, ses gardes, un nombreux domestique dans les cérémonies publiques; il prend rang immédiatement après le roi et les princes du sang. Sa tête est ornée d'une espèce de diadème en or, avec des pierres précieuses; ses dents sont garnies de plu

sieurs anneaux d'or avec des pierreries. Il est servi en vaisselle de même métal ; on le nourrit de cannes 30 à sucre et des fruits les plus délicieux. Quand il sort, on ombrage sa tête d'un inmense parasol de soie cramoisie. Tous les soirs on l'endort au son de la musique. Quand il meurt, on lui rend les mêmes honneurs funèbres qu'aux grands de l'empire. Sa mort est un deuil général, et l'on se hâte de lui

trouver un successeur.

Le singe blanc jouit aussi des mêmes privilèges à peu près que l'éléphant blanc : il a bouche à la cour et maison montée. Les Siamois le regardent comme une espèce d'homme extraordinaire.

Les Siamois ont une telle vénération pour les animaux, les arbres et les plantes, auxquels ils prêtent une ame, qu'ils en prennent les noms, comme l'éléphant, le tigre, le palmier, etc.

Le peuple pense que les maladies contagieuses, telles que la peste, le cholera-morbus, qui causent souvent d'épouvantables ravages parmi les habitans, sont des êtres réels; il les conjure et les poursuit en frappant l'air de coups de poignard, comme pour les tuer.

Les temples des Siamois sont des pagodes ou bâtimens carrés oblongs, assez bas, recouverts d'un toit formant un angle très aigu, comme les n.ansardes en France. Les idoles sont placées dans le fond sur une espèce de gradin; elles sont toutes de formes monstrueuses. Ce sont des mélanges de corps d'hom(1832.) TOME III.

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mes et d'animaux, ou d'oiseaux, faits en bois, en or, en argent, en terre cuite et en verre. En face de la pagode, à une certaine distance, est élevée une colonne en bois assez haute, ornée d'un drapeau de soie jaune et cramoisie.

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Votre savant article des frères Zeni m'a été envoyé par M. Michaud, sans aucune lettre; peu après, il m'écrivit pour me demander l'article Zuchelli. Je le lui ai envoyé; mais non sans regrets d'avoir été obligé pour le faire d'interrompre des travaux qui sont toujours en retard, parce que le temps me manque pour les mettre au courant. Votre article m'avait fait tant de plaisir à lire, que, pour prouver que je l'avais lu, je promis à M. Michaud de lui envoyer des observations, s'il y avait lieu; mais, je vous l'avouerai, en faisant une telle promesse, j'avais seulement le projet de lui faire part de la satisfaction que j'avais éprouvée en lisant un aussi bon article dans la biographie: c'était là toutes les observations qu'il y avait lieu à faire selon moi. D'après la lettre

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