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LES GLOIRES MARITIMES DE LA FRANCE,

NOTICES BIOGRAPHIQUES

sur les plus célèbres marins, découvreurs, astronomes, ingénieurs, hydrographes, médecins, administrateurs, etc. Par MM. P. LEVOT et A. DONEAUD (1).

Ce sont les faits qui louent, a dit la Bruyère. C'est ce que comprendront ceux qui consulteront ce livre; il est destiné à renfermer dans un format commode les notices biographiques de tous ceux qui ont illustré notre marine par leur bravoure, leur savoir et leur dévouement. C'est le Livre d'Or de la marine française, ce sera le Plutarque de nos jeunes officiers et des gens de mer. Dans les longues traversées, pendant les causeries intimes de la cabine, dans les longues soirées d'hiver, de la famille du matelot ou du marinier, il viendra rafraîchir la mémoire, réveiller les souvenirs et témoigner des services qui ont valu à tant de gens de cœur une juste renommée.

A côté des noms populaires de Jean Bart, de Duquesne, de Duguay-Trouin, de Tourville, de Villaret de Joyeuse, de Bougainville, de Dumont d'Urville, et de tant d'autres, il en est encore qui méritent aussi de passer dans la mémoire de tous. Les uns ont conduit nos marins au combat; sont allés au loin explorer des mers ou des rivages inconnus, ou bien ils ont honorablement administré nos colonies, ou bien ils ont, par des travaux importants, fait progresser la science des constructions navales et l'hydro

(1) Un fort vol. in-18 anglais de 560. Paris, 1866, chez Arthus Bertrand, et chez Challamel aîné.

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graphie. Ils ont demandé à l'astronomie et aux sciences mathématiques des procédés nouveaux pour fixer les coordonnées des positions terrestres; ils ont étudié la direction des vents et des courants et trouvé le secret d'abréger les plus longues navigations. On trouvera leurs noms dans ce recueil avec les titres qui les recommandent à leurs concitoyens.

Les auteurs ont eu recours aux documents les plus précis, et ils ont eu la bonne fortune de pouvoir compulser les archives de la marine. Très-sobres dans leurs appréciations personnelles, ils ne citent que les faits acquis; ils indiquent d'ailleurs leurs sources et ne manquent pas de faire également connaître les travaux et les ouvrages publiés par les marins dont ils esquissent la vie. Ces indications bibliographiques sont précieuses et rendront certainement de grands services à ceux qui rechercheront les travaux de tel ou tel hydrographe, constructeur, marin ou ingénieur.

V. A. Malte-Brun.

MÉLANGES

ET NOUVELLES GÉOGRAPHIQUES.

Exploration de l'Aipena, un des affluents du Huallaga, par M. Gregorio Perez, de la marine Péruvienne. (Extrait d'un Rapport adressé au commandant général de la province de Loreto.)

Chiquitos, 13 avril 1865.

L'Aipena est un des affluents péruviens du Huallaga, il se jette dans cette rivière à peu de distance de l'embouchure de cette dernière dans l'Amazone, et s'il était reconnu navigable, il offrirait une nouvelle voie à l'exportation et à l'importation pour les provinces péruviennes, que la grande chaîne des Andes sépare des ports du Pacifique. Le but de l'exploration du capitaine Gregorio Perez, commandant le petit steamer Putumayo, était donc d'effectuer la reconnaissance du cours de l'Aipena, dont le nom même ne figure pas sur la plupart des cartes. Voici le rapport de cet officier :

« J'ai le plaisir de vous annoncer que j'ai rencontré la rivière Aipena jusqu'à Naranja-Tambo, pendant les journées des 8, 9 et 10 avril 1865. Le 8 avril, nous sommes entrés en rivière à quatre heures quarantecinq minutes de l'après-midi; elle avait une profondeur de 5 1/2 brasses (9 mètres 35), qui bientôt augmenta de manière à présenter 7 à 9 brasses (12 à 15m). Avril 1866. TOME II.

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Vers cinq heures six minutes nous passâmes à gauche du principal lac que forme l'Aipena, que je nommai le lac Putumayo, et à sept heures du soir, j'étais ancré par 7 brasses ou 12. d'eau, près d'un petit ruisseau affluent de droite de la rivière, et le premier que nous

avons rencontré.

Le lendemain matin, à cinq heures quarante-cinq minutes, nous continuâmes notre voyage, trouvant toujours une profondeur de plus de 3 brasses (5"); mais depuis l'endroit nommé Pisco-Caño, la profondeur variait de 7, 9, et 5 brasses (12m., 15., 10m., 9.) Au pied des falaises deNaranja-Tambo, où nous sommes arrivés vers quatre heures quarante minutes du soir, la profondeur de la rivière était de 3 brasses (5m).

« Le 10 avril, à sept heures du matin, je quittai Naranja-lambo en descendant la rivière jusqu'à sa jonction avec le Huallaga, où nous sommes arrivés vers cinq heures quarante-cinq minutes du soir.

<< La largeur de la rivière Aipena varie de 400 pieds près de Sacarita, jusqu'à 24 pieds près du Tambo-Salcedo. Depuis Sapote-Yacu, les nombreux méandres de la rivière empêchent d'aller vite, puisque quelquefois on est obligé de décrire les trois quarts du cercle en quelques minutes. Cependant il ne faudrait pas un grand travail pour élargir le lit dans certains endroits en profitant de la baisse des eaux; parce que ce sont les arbres tombés et les branches qui présentent le plus grand obstacle pour la navigation des paquebots de petite dimension, tels que le Putumayo.

Les principales rivières qui se jettent de l'Aipena, sont: Ampi-Yacu, Sapote-Yacu, Rumi-Yacu, BalzaYacu, Huasca-Yacu et Puma-Yacu. Les deux ravins sont: Niña et Cunchi.

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Le petit lac Putumayo, le seul qui soit remarquable parmi ceux que l'on rencontre, a une largeur de 250 pieds à son confluent; la rivière en ce point est un peu moins large. Nous n'avons trouvé qu'une seule île nommée Achual. Les eaux de l'Aipena ont une couleur noirâtre; et lorsqu'elles sont élevées, couvrent presque tous les terrains qui sont un peu bas, de manière à ne pas laisser voir la terre ferme. Naranja-Tambo est situé à gauche de l'Aipena, sur un terrain élevé et à une distance de 50 milles (90 kilomètres) du Huallaga. On y voit deux moulins à canne à sucre, dont un est en fer et l'autre en bois, et qui sont mis en mouvement par des hommes. Avant d'atteindre ces moulins, on rencontre trois fermes qui ont pris les noms de leurs propriétaires MM. Mory, Salcedo et Montero; dans toutes les trois, il y a des plantations de canne à sucre de maïs et de yucca. La ville de Severos se trouve à huit heures de distance, dont quatre heures en canot, jusqu'au débarcadère de Maguati, et les autres quatre heures par la route de Pampa-Yacu, qui conduit à Severos.

La route de Severos à Moyobamba, quand on voyage avec des marchandises portées à dos par les indiens, peut être franchie en dix-huit jours selon la saison; mais on pourrait le faire en quatre ou cinq jours. L'itinéraire est le suivant : on prend la route de Severos jusqu'au Baradero, on traverse la rivière Paranapura et son affluent le Cachi-Yacu jusqu'au côté droit de cette rivière, après l'avoir côtoyée jusqu'à Balzapuerto; on la traverse de nouveau, et on se trouve ainsi sur la route fréquentée qui conduit à Moyobamba.

La facilité que présentent les petits navires à vapeur, tels que le Napo et le Putumayo, pour la navigation flu

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