dire, je ne crois pas que jusqu'à l'âge de douze ou quinze ans nul enfant, les prodiges à part, ait jamais vraiment appris deux langues.”—J. J. ROUSSEAU. Emile, Liv. ii.

(13) p. 238.

OF VOCAL MUSIC IN SCHOOLS.

"S'il est reconnu qu'on peut enseigner à lire et à écrire, sans faire de tous les enfants des savants et des gens de lettres exprofesso, on concevra qu'il soit possible de laisser exercer les enfants au chant et à la musique sans en faire pour cela des artistes et des virtuoses.

"Qu'il me soit permis de demander si dans les ateliers de nos villes, si au travers des champs, nous ne rencontrons pas chaque jour des ouvriers, des laboureurs qui, au milieu de leurs pénibles et monotones travaux, chantent aussi, et qui, loin de négliger leur ouvrage, le font, en chantant, avec plus d'ardeur et de gaieté. Ils ne rêvent point pour cela ni aux concerts ni à l'opéra; mais au lieu de retours sombres, et amers peut-être, sur la dureté de leur condition, ils sentent soulager le poids de leurs fatigues. Ces simples accords sont comme une fleur semée dans les sillons de la vie humaine.

“La musique, qui, aux yeux de quelques-uns, n'est que le délassement du riche, est un utile auxiliaire pour les efforts d'une vie laborieuse. Vous avez sagement introduit dans les écoles le dessin linéaire, comme un exercice utile pour donner de la précision à l'œil et à la main. Ne serait-il pas permis de penser qu'un peu de chant en serait le complément naturel, et concourrait au même but? Ce serait presque une portion essentielle de l'éducation physique, celle qui forme les organes des sens.

"Je ne dirai point tout l'avantage qu'on en pourrait tirer dans les cérémonies religieuses et dans une foule d'autres circonstances; je ne ferai point sentir avec quelle utilité ils pourraient, dans les heures de repos, remplacer des plaisirs souvent funestes à la santé et aux bonnes mœurs. Voyez du moins comme de semblables exercices s'allieraient naturellement à ceux qui se succèdent dans nos écoles. Je suppose qu'ils ouvriraient chaque classe du matin et du soir et qu'ils la termineraient aussi. A l'ouverture ils accroîtraient encore l'hilarité qu'on remarque déjà chez nos élèves, garantiraient leur assiduité par l'attrait du plaisir,

porteraient la sérénité dans ces jeunes têtes, inspireraient les dispositions les plus favorables pour cette suite d'actions et de mouvemens qui doivent se développer avec ordre, harmonie et ensemble. A la fin de la classe ils seraient une récompense et un délassement. "Et lors même qu'ils ne contribueraient qu'à rendre nos enfants heureux, j'avoue que ce motif serait d'un grand poids à mes yeux. Enfance et bonheur sont deux choses qui vont si bien ensemble ! Le bonheur dans le jeune âge est souvent une semence pour les bonnes qualités dans l'âge mur.

"J'ose le croire, les chants de ces innocentes créatures seront des bénédictions pour vous; en réjouissant vos oreilles ils attendriront vos cœurs.-BARON DEGÉRANDO. Société pour l'Enseignement Elémentaire.

Rapport à la

(14) p. 254.

TABLES OF PROPERTIES PERCEIVABLE BY THE SENSES.

As a specimen of the Tables alluded to in the text, we here subjoin adjectives denoting the principal properties of matter, which are discernible by the senses. Incomplete as these Tables are, they sufficiently show what a valuable stock of information and language may be acquired by young people at an early period of life through observation and judicious exercise of the physical faculties.

The act of investigating, in various objects, the existence or non-existence of the qualities or properties which these adjectives suggest, will enable children to examine things more minutely, and will supply their inquisitive and reflective powers with facts upon which to exercise their activity. On the other hand, the act of ascertaining the exact import of these adjectives by their contrasted signification, by due attention to their prefixes and affixes, by a perception of the properties themselves, and by reference to the respective organs under whose cognisance they come, will not only improve their powers of observation, discrimination, and description, but will also enrich their minds with useful information, and tend to do away with that confusion of terms which is so common in ordinary conversation.

Independently of the general properties which are mentioned here and which belong in common to different objects, there

exists a very considerable number of others which are peculiar to the things they characterise, and which take their names from these very things: thus we say, speaking of colours, lavender, puce, flesh, and peach colour, sky-blue, olive-green, &c.; of forms and other properties cognisable to the sight and feeling, hairy, shaggy, woolly, scaly, oily, greasy, thorny, velvet-like, &c. The perceptions of hearing, taste, and smelling, vary equally with the endless diversity of things which come under the cognisance of these senses, and are designated by the mention of the objects in which the peculiar property resides.

In contrasting adjectives, in the following Tables, we considered only their proper sense: many of them, if taken figuratively, would admit of other words in opposition. It must, however, be stated that, from the poverty of language in some instances and its superabundance in others, some adjectives having more than one opposite, the professor should explain such anomalies and point out to his pupils their different shades of meaning.