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d'échafaudages de pieux, à plusieurs étages, sur lesquels on sèche le maïs, dont les épis vides jonchent partout le terrain dans les villages. Les cabanes sont rondes, légèrement voûtées par le haut, avec une entrée défendue par une avance en forme de porche. Quand les habitants sont absents, cette entrée est bouchée par des branchages et des ronces. Pour fermer l'ouverture elle-même, on suspend au devant une peau séchée et fortement tendue sur des bâtons, et que l'on pousse de côté quand on entre. Au milieu du toit de la cabane, il y a une ouverture pour donner issue à la fumée, et qui est défendue contre le vent et la pluie par une espèce de cage arrondie, faite de bâtons et de rameaux qu'en cas de besoin on peut encore recouvrir de peaux. L'intérieur de la cabane est vaste, propre et assez clair. Quatre gros pieux, placés au centre, supportent le toit avec des poutres de traverse. Le tour intérieur de l'édifice se compose de 11 à 15 gros pieux de 4 à 5 pieds de haut, entre lesquels sont placés d'autres plus petits et fort rapprochés. Sur les plus élevés reposent de longues poutres biaisant vers le milieu, et qui, rangées fort près les unes des autres, soutiennent le toit. On les recouvre extérieurement avec une espèce de nattes, faites de rameaux de saule attachés ensemble avec de l'écorce. Telle est la charpente de la cabane, sur laquelle on étend ensuite, d'abord du foin, puis de la terre. Les hommes et les femmes s'en occupent en commun; les parents, les voisins et les amis aident aussi à ce travail. La

construction des cabanes, la fabrication des armes, la chasse et la guerre sont l'ouvrage des hommes, qui prennent aussi part à la moisson; tous les autres travaux tombent dans le partage des femmes, lesquelles, quoique généralement bien traitées, demeurent néanmoins chargées des travaux les plus pénibles. Ce sont elles qui vont chercher de lourdes charges de bois de chauffage, qui portent l'eau, qui cassent la glace en hiver et la transportent dans les cabanes, qui font la cuisine, qui tannent les peaux, qui cousent les vêtements, qui font les plantations, qui récoltent les fruits de la terre, etc. Au milieu de la cabane il y a un trou rond dans lequel on allume le feu, et au-dessus duquel on suspend la marmite. Ce foyer est souvent garni tout entier de pierres posées perpendiculairement. Les bûches, qui sont modérément grosses, mais plus généralement minces, sont placées sur le bord extérieur du foyer, se réunissant et se croisant vers le centre. Autour des murs sont rangés par terre ou suspendus divers effets, tels que meubles, ustensiles, dans des sacs de cuir, sacs de nuit en parchemin peint, harnais de chevaux, etc., tandis que sur des cadres particuliers on voit étalés des armes, des patins, des souliers à neige, ainsi que des tas de viande et de maïs. Les lits ou couchettes sont rangés autour des murs de la cabane. Ils se composent d'une grande caisse carrée de parchemin ou de peau, avec une entrée carrée; ils sont assez grands pour contenir plusieurs personnes qui s'y couchent très-commodément et

Octobre 1841. TOME IV.

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très chaudement sur des peaux et des couvertures de laine. Les Mandans et les Meunitarris, quand ils sont dans leurs cabanes, s'assoient autour du feu et s'occupent de toutes sortes de travaux de ménage. L'homme est ordinairement nu, sauf le Nokké, et s'amuse à fumer du tabac. Les femmes ne sont jamais oisives. Au commencement ou vers le milieu de novembre, ces Indiens se rendent, avec la plus grande partie de ce qu'ils possèdent, dans les forêts du voisinage, où ils ont construit leurs villages d hiver, qui se composent de cabanes en tout semblables aux autres, seulement un peu plus petites. L'époque où ils quittent les villages d'été se règle d'après la température; mais elle tombe ordinairement vers la mi-novembre, et le retour a lieu vers la moitié de février ou au commencement de mars. Dans l'intérieur des cabanes d'hiver, il y a une séparation où l'on fait entrer les chevaux le soir et où on leur donne du maïs; pendant le jour, ils restent dans les prairies, et se nourrissent, dans les bois, de l'écorce de peuplier. On compte, dans les deux villages de Mandans, environ 300 chevaux : beaucoup d'hommes en ont deux, mais il y en a aussi qui n'en possèdent pas un seul. Dès qu'ils quittent leurs cabanes. pour un temps un peu long, les chiens sont chargés de leurs bagages qu'ils traînent sur des claies, et en hiver sur de petits traîneaux.

Les Mandans sont hospitaliers, et ils invitent souvent leurs amis à venir les voir. On mange alors et l'on lume de la manière que j'ai déjà décrite, en

parlant d'autres nations. Ces peuples mettent moins de luxe dans leurs pipes que leurs voisins. Les feuilles qu'ils fument sont du tabac qu'ils plantent eux-mêmes. Le tabac des blancs, quand il n'est pas mélangé, est trop fort pour les Indiens, parce qu'ils ont l'habitude de faire entrer la fumée dans les poumons; par la même raison, ils n'aiment pas. à fumer des cigares. Les Mandans servent leurs mets dans des plats de bois. Leurs cuillers sont généralement grandes, jaunâtres et profondes; elles sont faites de la corne du Bighorn, ou bien elles sont plates et faites de corne de bison. Leurs aliments sont variés.

Les Indiens qui habitent des villages stables ont sur les peuples nomades l'avantage de ne pas tirer uniquement leur nourriture de la chasse, mais encore et principalement des terres qu'ils cultivent, ce qui leur offre toujours une ressource certaine dans le besoin. A la vérité, ces Indiens éprouvent aussi parfois de la disette, quand les troupeaux de bisons se tiennent éloignés ou quand leur récolte manque; mais chez les Indiens du Missouri, elle ne peut jamais être aussi sensible que chez les nations qui babitent plus au nord. Les plantes qu'ils cultivent sont : le maïs, les fèves ( Phaseolus), la citrouille, le SOleil (Helianthus annuus) et le tabac (Nicotiana quadrivalvis).

Les Mandans mangent à peu près de toute espèce d'animaux, tels que l'ours quand il est jeune et gras, le loup, le renard, tous en un mot, excepté le che

val. L'hermine se mange rarement; et, parmi les oiseaux, ils ont de la répugnance pour le vautour et le corbeau, parce qu'ils dévorent les cadavres sur les échafaudages. Ils ont aussi de l'aversion pour les serpents; mais ils mangent des tortues. Le bison est toujours le principal but de leur chasse ; ils utilisent sa peau, sa chair, son suif, ses os, ses nerfs, et il fournit à plusieurs de leurs besoins. Le veau tiré du ventre de sa mère est une de leurs plus grandes délicatesses. Après le bison, l'animal qui leur est le plus utile est le castor, qui leur fournit, non-seulement sa précieuse peau, mais encore une chair agréable, et dont la queue chargée de graisse est, pour les Indiens, un morceau très-friand. Il y a un mets qu'ils aiment beaucoup, mais qui serait, je pense, fort peu du goût des nations civilisées; c'est une soupe cuite dans l'estomac même de l'animal. Après qu'on a enlevé la peau intérieure de l'estomac, on y verse de l'eau et on suspend le tout bien fermé sur le feu, en l'agitant de côté et d'autre : l'eau ne tarde pas à bouillir. On fait rôtir et bouillir de la même manière de la chair et du sang dans les gros boyaux des animaux. Le breuvage des Mandans est de l'eau, car ils ne savent pas faire de boissons fermentées. Ils aiment extraordinairement le sucre, et ils salent leurs mets. Ils trouvent une partie du sel dont ils se servent dans leurs lacs et achètent le reste des marchands. Ils aiment aussi beaucoup le café et le thé bien sucrés. On a dit que beaucoup de nations de l'Amérique septentrionale, et surtout les peuples de la

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