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L'extérieur des murs n'offre aucune trace de peinture. Quelquefois l'intérieur est revêtu d'une légère couche d'un stuc très-fin, sur lequel on reconnaît encore les couleurs. La bordure d'en bas est géné ralement bleu de ciel, celle d'en haut vert clair; les arcades montrent des vestiges de figures fantastiques en couleurs très-vives et très-variées. Quant aux figures sculptées de chaque côté des portes, la couleur des parties du corps non couvertes est d'un jaune sombre, les vêtements sont verts et bleus, le fond d'un rouge foncé : elles sont toujours tournées vers l'entrée.

Le bois est employé pour les linteaux et les chevrons; les premiers sont toujours sculptés.

Dans chaque appartement il y a toujours des soupiraux au-dessous de la corniche; ils sont de forme carrée ou ronde, de 3 à 5 pouces de diamètre, et plus ou moins nombreux, probablement selon la destination des différents bâtiments. On voit aussi dans les appartements, et dans les corridors, des niches, et quelquefois des cercles et des anneaux de bronze chargés de signes symboliques et hiéroglyphes sculptés. Le relief employé dans ces représentations est aplati à sa surface, et indépendamment des dessins, le dessous est aussi taillé. Parfois l'artiste s'est borné à esquisser légèrement son sujet sur la surface du rocher.

L'ornement le plus usité dans les édifices sacrés était un serpent roulé circulairement ; on a représenté ordinairement le serpent à sonnettes du pays.

Quant à l'impression que fait éprouver l'examen de l'architecture de tous ces édifices, je dois ajouter que les idées fines de l'artiste ont évidemment été exécutées d'une manière qui ne les rend nullement, car les pierres ont souvent été jointes très-négligemment les unes aux autres, laissant entre elles des intervalles de plusieurs pouces remplis avec du mortier. Le même manque de soin se montre fréquemment dans le choix des pierres, qui correspondent rarement les unes avec les autres pour la dimension et la forme; enfin on peut supposer raisonnablement que les aborigènes du pays n'étaient que très-peu habiles à mettre à exécution les ouvrages conçus par leurs conquérants, supérieurs à eux par leur génie. Toutefois on rencontre, notamment à Uxma, des preuves suffisantes qu'ils étaient parvenus à plus de dextérité dans quelques-unes de leurs sculptures.

On reconnaît leur adresse à représenter les formes humaines, dans les idoles et les figures en argile que l'on trouve fréquemment dans les urnes de leurs tombeaux. Ces ouvrages sont supérieurs, sous tous les rapports de l'art, à tout ce que cette nation a produit.

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M. de Friederichsthal s'est servi du daguerréotype pour dessiner les monuments de Chichénitza et d'Uxmal; il regrette que des obstacles imprévus l'aient empêché de réussir comme il l'aurait désiré. Sous le climat de l'Yucatan il n'y a que peu d'heures dans la matinée et dans la soirée qui puissent être employées à se servir avec avantage du daguerréotype,

et même alors on a souvent à lutter contre l'effet des vents violents qui, dans ces plaines, soufflent durant la plus grande partie de l'année. Ainsi presque toutes les conditions indispensables pour achever convenablement des opérations si délicates, ne se présentent que rarement dans ces solitudes. Néanmoins M. de Friederichsthal, malgré ses fatigues, a su vaincre autant qu'il était en lui les obstacles que les circonstances opposaient à son ardeur.

Arrivé à Paris, le jeune voyageur a été accueilli amicalement par M. le baron A. de Humboldt, toujours si bienveillant envers tous ceux qui essayent de concourir aux progrès des sciences. Sous les auspices de son illustre guide, M. de Friederichsthal a présenté à l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres, dans sa séance du 1er octobre 1841, le résultat de ses travaux dans l'Yucatan, et a lu une notice dont nous offrons ici l'abrégé.

L'Académie a, par l'organe de son président, exprimé à M. de Friederichsthal la satisfaction que lui causaient la lecture de son Mémoire et la vue de tant de dessins curieux, faits au milieu de contrariétés multipliés.

M. de Friederichsthal est parti pour Vienne; son projet est de publier dans cette ville le riche résultat de ses veilles et de ses explorations dans l'Yucatan. Tous les amis de la science font des vœux pour qu'il mène à bonne fin une entreprise si louable. Sans doute le gouvernement autrichien, qui a donné de nombreuses preuves de sa disposition à protéger

les sciences et à favoriser leurs progrès, s'empressera d'encourager le jeune voyageur; alors le monde savant pourra se féliciter de posséder un ouvrage qui répandra un jour nouveau sur un pays peu connu (1). E-s.

(1) Le commencement de ce mémoire est extrait du Journal of the royal geographical Society of London, t. XI, p. 1. Le reste, depuis le dernier alinéa de la page 297, est tiré de deux manuscrits que M. de Friederichsthal a eu la complaisance de me communiquer, grâce à l'obligeance de M de Humboldt.

BULLETIN.

ANALYSES CRITIQUES.

Lettres sur le Nord, Danemark, Suède, Norvége, Laponie et Spitzberg (Deuxième article).

Ce n'est plus sur le continent européen que nous allons suivre M. Marmier. Il finit son livre par raconter son voyage sur la mer du Nord jusqu'aux parages où les glaces rendent la navigation impossible.

Le 14 juin 1839, la corvette la Recherche, commandée par M. le capitaine Favre, partit du Havre : M. Marmier y était embarqué. Le 28, on aperçut les îles Færöe; elles se présentaient comme plusieurs lignes successives de rochers et de montagnes, les unes échancrées et ondulantes, d'autres taillées à vive arête, s'élançant d'un seul jet au-dessus des vagues, et portant dans les airs leur tête couronnée de neige. En les examinant sur toute leur surface, on voyait qu'il n'y avait là ni arbres, ni végétation;

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