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pyramides. A la suite de la plus haute, on aperçoit les restes d'un mur qui s'étendait le long du bord occidental de la rivière: c'était probablement le mur d'enceinte de la ville, et entre les deux pyramides se trouvait l'entrée principale du côté de l'eau.

Le mur méridional forme un angle droit avec la rivière et commence par un escalier de trente pieds d'élévation, dont les marches ont environ dixhuit pouces en carré. Au coin sud-est; on aperçoit une structure pyramidale de cent vingt pieds de hauteur. Partout, et surtout à l'endroit marqué E sur le plan, sont de nombreuses sculptures presque complétement effacées parmi les débris que l'on apercevait de tous côtés, l'attention des voyageurs s'arrêta surtout sur une guirlande de têtes de morts d'une dimension gigantesque, sculptées vers le milieu de la pyramide, au pied de laquelle ils trouvèrent le torse, long de six pieds, d'une statue colossale, qui paraissait avoir représenté un singe.

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A l'endroit marqué D, s'élève une des statues ou plutôt des colonnes sculptées, qui donnent une physionomie si particulière aux ruines de Copan, et dont nous avons fait représenter la plus curieuse (fig. 2 et 3). Elle est située à six pieds en avant de la base de la pyramide, et sa face est tournée vers l'orient; elle a treize pieds de haut, six de large du côté de la face, quatre dans l'autre sens, et est couverte de sculptures depuis le haut jusqu'en bas. Devant cette statue, à une distance d'environ huit pieds,

Octobre 1841. TOME IV.

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est une grosse pierre couverte de sculptures, que les Indiens appellent un autel: le devant représente une figure sans barbe, et qui, par son costume, paraît appartenir au sexe masculin; les trois autres côtés sont couverts de signes hiéroglyphiques, se rapportant probablement à l'histoire de ce personnage mystérieux. A l'endroit marqué C sur le plan, on aperçoit une autre statue du même genre. On remarque sur toutes deux des traces de couleur, qui font supposer qu'elles étaient autrefois entièrement peintes.

Plus loin, sur la droite, on aperçoit plusieurs rangées confuses de terrasses qui vont se perdre dans la forêt. En tournant vers le nord, on rencontre une haute structure pyramidale qui est couverte d'arbres jusqu'à son sommet, et, à l'endroit marqué Z, une autre qui est parfaitement conservée : elle a cinquante pieds sur chaque face et trente pieds d'élévation. Le mur s'étend encore, dans cette direction, à une distance de plus de quatre cents pieds, mais on n'y aperçoit que très-peu de traces de sculptures; il tourne ensuite, et se dirige vers la rivière pour rejoindre celui par lequel nous avons commencé cette description.

Comme tout l'intérieur de cette enceinte est couvert d'arbres, et que tous les bâtiments qui s'y trouvaient y avaient probablement été construits confusément, il est bien difficile d'en faire le plan, aujourd'hui que ce n'est plus qu'un mélange informe de murs, de terrasses et de pyramides en ruine. Partout on aperçoit de vastes degrés au sommet des

quels se trouvaient probablement des idoles et des autels, et qui portent encore la trace d'avoir été peints.

Dans l'intérieur de l'enceinte, on aperçoit deux cours rectangulaires d'où partent des escaliers qui conduisent au haut des terrasses, et dont le sol est à environ quarante pieds au-dessus du niveau de la rivière; dans l'une d'elles s'élève une grande statue marquée B sur le plan. Elle diffère de toutes les autres en ce qu'elle est plus large au sommet qu'à la base et va toujours en s'amincissant. Les sculptures sont aussi moins saillantes et peut-être exécutées avec plus de goût. Près de là est un autel (A sur le plan), qui est peut-être le monument le plus remarquable de Copan : il est d'un seul morceau et supporté par quatre globes de pierre; ses faces sont couvertes de sculptures en bas-relief, tandis que toutes les autres dont nous avons parlé sont en haut-relief très-saillant. Il a six pieds sur chaque face et quatre pieds de haut; son sommet est formé par trente-six plaques de pierre couvertes d'hieroglyphes qui renferment probablement les annales de cette nation aujourd'hui anéantie. Sur chacune des faces de cet autel (fig. 10) sont sculptés quatre personnages. Sur le côté occidental, les deux personnages du milieu ont la face tournée l'un vers l'autre et paraissent engagés en conversation. Toutes les autres figures, au nombre de quatorze ; dont celles-ci paraissent être les chefs, sont rangées derrière elles, la figure tournée du côté de celle qui

les précède. Les deux principaux personnages sont séparés par des caractères hiéroglyphiques, et sont, ainsi que tous les autres, assis les jambes croisées, à l'orientale, sur d'autres figures hiéroglyphiques qui indiquent probablement leur nom. Leur coiffure est fort remarquable et très-compliquée; elles ont des cuirasses, et les deux principales ont à la main un instrument que l'on peut prendre pour un sceptre. Il est impossible de deviner ce que tiennent les autres, tant la sculpture est effacée. Si ce sont des armes, ce sont les seules que l'on aperçoive sur les monuments de Copan, tandis que ceux de tous les autres pays sont couverts de combats et de scènes militaires. Cette circonstance seule suffit pour indiquer le caractère pacifique de la nation et expliquer la facilité avec laquelle elle aura été vaincue et détruite à la première attaque.

La seconde cour est plus rapprochée de la rivière. En abattant les arbres qu'elle contenait, on découvrit que l'on y entrait du côté du nord, par un passage de trente pieds de large sur cent de long; sur la droite, est un bel escalier par lequel on parvient au haut d'une terrasse qui domine la rivière, et au bas duquel on aperçoit six pierres circulaires de dixhuit à trente-six pouces de diamètre; ce sont probablement les piédestaux de statues détruites aujourd'hui. A gauche du passage dont j'ai parlé, on aper coit une pyramide de cent vingt-deux pieds d'élévation. A l'extrémité du passage, on rencontre une vaste enceinte qui est probablement celle dont Fuen

tes et les autres historiens espagnols ont parlé sous le nom du grand cirque de Copan; mais loin d'être circulaire, comme ils l'ont dit, elle forme, au contraire, un carré long de cent quarante pieds sur quatre-vingt-dix, et est entourée de gradins de tous les côtés c'était probablement le sanctuaire du temple. Bien des événements s'y sont passés, bien des cérémonies religieuses y ont été accomplies; mais qui pourrait, à cet égard, former seulement la moindre conjecture? On n'aperçoit aucune trace d'idoles ou d'autels, mais seulement sur la gauche au milieu des degrés, environ aux deux tiers de leur hauteur, une tête colossale sculptée en pierre. C'est probablement celle d'une statue dont les autres débris sont ensevelis sous les racines des arbres gigantesques qui couvrent complétement toute cette partie des ruines, et cela fait espérer des découvertes importantes réservées à ceux qui auront le temps et les moyens d'entreprendre des excavations.

Sur le côté opposé qui est parallèle à la rivière, quinze gradins conduisent à une terrasse de douze pieds de large, et quinze autres à une seconde terrasse de vingt pieds de large qui s'étend jusqu'au sommet du mur qui borde le fleuve. De chaque côté de la première terrasse est un amas de ruines qui paraît avoir été autrefois une tour de forme circulaire. Au milieu des gradins on rencontre un puits garni intérieurement de pierres; il a dix-sept pieds de profondeur et son orifice en a environ cinq en carré. Au fond est une ouverture de deux pieds

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