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quatre pouces de haut, pratiquée dans un mur d'un pied neuf pouces d'épaisseur. Elle conduit dans une chambre qui a dix pieds de long, cinq pieds huit pouces de large et quatre de haut; à chaque bout est une niche qui a un pied neuf pouces de haut, deux pieds cinq pouces de large et un pied huit pouces de profondeur. Le colonel Galindo, qui la découvrit le premier, trouva les niches remplies de plats et de vases en poterie rouge, qui couvraient aussi le sol. Plus de cinquante contenaient des ossements humains recouverts de chaux. Il trouva aussi plusieurs couteaux en pierre, très-pointus et trèstranchants, ainsi qu'une tête qui paraissait celle d'un mort, car les yeux étaient fermés et les traits décomposés ; elle était en pierre verte et très-bien sculptée. Immédiatement au-dessus du puits est l'entrée d'un passage qui conduit sous la terrasse jusqu'à la rivière; il a la forme d'un triangle tronqué, qui aurait un pied et demi à la base et un pied au sommet, de sorte qu'il est à peine assez large pour qu'un homme puisse s'y glisser. On ne voit du reste aucune trace de bâtiments habitables, ni du hamac mobile en pierre, dont parlent Fuentes et Juarros. Le curé de Gualan assura aux voyageurs qu'il l'avait vu, et un Indien raconta que son père lui avait dit avoir entendu parler au sien de l'existence de

ce monument.

A quelque distance du temple on aperçoit encore plusieurs statues. Celle qui est marquée K sur le plan est renversée; elle a douze pieds de long, trois

pieds trois pouces sur les côtés les plus étroits, et quatre pieds sur les deux autres. Celle qui est marquée S est encore debout; sa hauteur est de onze pieds huit pouces et sa largeur de trois pieds quatre pouces sur chaque côté. Elle est placée la face tournée vers l'orient, sur un piédestal de six pieds carrés, qui repose lui-même sur une fondation circulaire de seize pieds de diamètre ; c'est celle-là que nous avons choisie pour en donner le dessin (fig. 2 et 3). A environ 9 pieds de cette statue, est un autel placé diagonalement; comme il est en partie enterré, il ne s'élève qu'à trois pieds trois pouces audessus du sol, et est couvert de riches sculptures en haut-relief très-bien conservées; il est formé par quatre têtes réunies et si singulièrement groupées qu'il n'est pas facile de les distinguer les unes des autres au premier abord : le dessinateur l'a représenté au fond de la figure 3. Un peu plus loin est la statue marquée T, qui est enterrée jusqu'aux yeux. Les Indiens employés par M. Stephens travaillaient avec tant de maladresse qu'il aima mieux renoncer à la découvrir que de courir la chance de la briser.

A cinquante pieds plus au sud, est un autel marqué R et une statue Q dont la face est également tournée vers l'orient; elle a douze pieds de haut, trois sur chaque face, et s'élève sur un piédestal oblong qui a sept pieds sur le devant et six pieds. deux pouces seulement sur les bas côtés. Devant cette idole est un autel sculpté, qui a cinq pieds huit pouces de long, trois pieds huit pouces de large et

quatre pieds de haut. La figure de cette statue est celle d'un homme qui porte une barbe et des moustaches arrangées d'une singulière façon; ses oreilles sont énormes, sa bouche est entr'ouverte et ses yeux semblent sortir de leur orbite. Elle porte aux pieds des sandales qui paraissent faites de peaux d'animaux sauvages, et le tout est aussi hideux que possible.

Le côté opposé du monument forme un contraste frappant avec la face. Il est impossible de rien voir de plus gracieux et de plus élégant ; c'est un enchaînement de couronnes sculptées d'une manière exquise et dont chacune contient une inscription hiéroglyphique.

A cent quarante-deux pieds de là, est la statue marquée P; elle est placée au pied d'un mur qui s'élève en gradins à la hauteur de trente ou quarante pieds et qui paraît avoir été beaucoup plus haut encore, car le sommet tombe en ruine. La statue a onze pieds neuf pouces de haut et trois pieds sur chaque face; sa figure est tournée vers le nord; devant elle est un autel colossal qui paraît avoir été autrefois peint en rouge et qui est orné de figures sculptées que M. Stephens, par des motifs qui me paraissent assez légers, croit avoir été des portraits. Le derrière de cette figure est entièrement différent de celui des autres. Il est divisé en seize compartiments placés sur deux lignes perpendiculaires. Chaque compartiment est occupé par un bas-relief représentant un sujet composé de deux figures; mais

il est d'autant plus difficile de deviner ce que représentent ces sculptures presque effacées, que les rayons du soleil pénètrent avec peine à travers l'épais feuillage des arbres qui recouvrent cette partie de ruines.

A cent vingt pieds au nord de cette statue, il Ꭹ en a une autre dont la place est marquée O sur le plan ; malheureusement elle a été renversée et s'est brisée dans sa chute. Elle était tellement recouverte par la végétation, , que nos voyageurs eurent beaucoup de peine à l'en dégager; mais ils furent bien dédommagés de celle qu'ils avaient prise, car la peinture était parfaitement conservée. Devant cette idole est un autel si profondément enterré qu'on n'en aperçoit que le sommet; il représente le dos d'une tortue.

Le monument N, qui a douze pieds de haut, est tout près de ce dernier; on croirait que les deux ornements, placés au-dessus de la figure, représentent des trompes d'éléphant, si cet animal n'était complétement inconnu en Amérique. A sept pieds de là, on aperçoit l'extrémité d'une énorme tête de crocodile, qui s'élève à quatre pieds du sol; mais les voyageurs n'eurent pas le temps de la déterrer pour connaître sa véritable dimension. La statue M est renversée et tellement couverte de lianes et de troncs d'arbres qu'on ne peut apercevoir que les pieds qui paraissent chaussés de sandales, et près de là est un autel qui a la forme d'un œuf, tandis que tous ceux dont nous avons parlé jusqu'à présent sont carrés. Enfin le monument L est encore debout,

sa face est tournée vers l'ouest; le dos de la statue est couvert d'hieroglyphes qui paraissent plus nombreux et plus compliqués que ceux des autres monuments dont nous avons parlé jusqu'à présent.

Il n'est pas étonnant que notre voyageur se soit oublié quelque temps au milieu de ces curieux monuments; au bout de quelques jours, il se rappela cependant qu'il avait une mission politique à remplir, et se remit en route pour la capitale. Après quelques heures de marche, il traversa la rivière de Copan qui sépare l'État d'Honduras de celui de Guatemala; et, après avoir passé la nuit dans une ferme, il commença à gravir le lendemain matin la haute chaîne de montagnes qui sépare le versant de l'Atlantique de celui de la Pacifique; quoique la route fût assez mauvaise, en deux heures de temps il arriva au sommet, d'où il aperçut, au milieu de la vaste plaine qui se déroulait devant lui, les clochers de la cathédrale d'Esquipulas qui renferme une madone miraculeuse, renommée dans toute l'Amérique espagnole, et où l'on célèbre le 15 janvier une fête solennelle pour laquelle autrefois on venait même du Mexique et du Pérou, pèlerinage aussi long et peut-être plus difficile que celui de la Mecque. Cette église est en effet fort belle, mais la ville n'est qu'un amas de cabanes habitées par environ 1,500 Indiens.

Après avoir traversé la plaine, il faut encore gravir une autre montagne avant d'arriver à Quetzaltepec. C'est là que commence la belle et riche vallée

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